Crise et après ?
A mes enfants récursivement
Au début était le soleil, puis vint la terre, il y a quelque 5 milliards d’années. Celle-ci évolua avec une complexité croissante. La vie apparut et l’homo-sapiens-sapiens aussi. Toute cette évolution ne fut possible que grâce à l’énergie solaire. La terre reçoit une quantité phénoménale d’énergie, environ 12000 fois ce que nous consommons. Cette énergie a construit la vie avec tous ses cycles vitaux, tels que le cycle de l’eau, du CO2 et bien d’autres. Elle a également engendré les stocks fossiles tels que le pétrole, phosphates, etc …
l’homo-anthropocène a réussi à dilapider plus 50 % des ressources fossiles sur une période d’un peu plus d’un demi-siècle alors qu’il a fallu à la terre des dizaines de millions d’années pour les constituer. Soit, grosso-modo, un millionième du temps de constitution pour le réduire.
De même pour la biodiversité.
Le pourcentage du nombre d'espèces éteintes sur le nombre d'espèces de vertébrés évaluées par l'Union internationale pour la conservation de la nature (Ceballos et al., 2015). Le taux d'extinction « normal »correspond à une moyenne de 2 extinctions par million d'espèces par an.
Les chiffres traduisent une érosion massive que les scientifiques dénomment la 6ème crise d’extinction, la 5ème étant par exemple celle qui a vu disparaître les dinosaures. La principale différence entre cette crise-ci et les précédentes c’est qu’elle est bien plus rapide et provoquée par l’activité d’une des espèces (Homo sapiens) et non par un cataclysme entraînant des modifications importantes des composantes de la biosphère (chutes de météorites, éruptions volcaniques…)
Sur ce point, vu la proximité de la crise, personne ne devrait être surpris. Tentons de voir les points les plus saillants. Première constatation, certains pays (dit) autoritaires font mieux que ceux dit démocratiques. Ceux-ci parviennent à mettre en place des productions d’urgence de masques et test. De faire des tests massifs. Pendant ce temps, les « puissances » européennes sont scotchées sur place, toutes leurs industries ayant été délocalisées ou incapables de forcer la participation de celles qui restent encore. Empêtrées dans les contraintes de brevets, propriété privée bref dans une compétition criminelle. Avec une infrastructure sanitaire mise à mal par 10 20 ans de restriction budgétaire des équipements de santé publique au profit de structures privées qui , elles, sont totalement incapables de participer à une urgence sanitaire tant elles sont calibrées pour les opérations planifiées et rentables.
Ici encore, urgence bien ordonnée commence par soi-même. La Corée du Sud la comprit. Gouverner c’est prévoir.
Peut-on imaginer, ne fusse que sur une période limitée, une société ou les rencontres sont limitées à la micro-famille. Si cela dure un peu trop, c’est la porte ouverte aux poussées de racisme et de xénophobie. Certes, il y la « com » officielle des médias officiels et « main-stream » dont la télévision qui transmettent ces mots d’ordre comme cela se faisait du temps de la dernière guerre mondiale. Pour une partie de la population, il y a aussi l’internet, qui, si on y a accès, peut permettre une communication assez riche et non censurée. Mais pour en jouir, il faut un certain degré d’autonomie intellectuelle, de sens critique et de volonté. S’informer correctement, c’est un travail conséquent.
Le risque est donc très grand d’assister à des manœuvres d’envergure de la part des pouvoirs pour, en premier, se défausser de leurs responsabilités, récupérer leurs pertes financières sur le dos de la majorité silencieuse et porter la faute sur « les autres » avec des risques de conflits donc on n’imagine pas encore les conséquences.
Mais, au-delà de l’incident Covid-19 il y a tout le reste. Dans le monde, il y a beaucoup plus d’enfants qui meurent de faim, pour des raisons de profits, l’occident vend des armes partout, provoque des guerres sous des prétextes fallacieux alors que la réalité est souvent simplement liée à l’accès bon marché des ressources naturelles. Par effet boomerang, ces armes se retournent contre leurs pays d’origine sous forme de terrorisme et nous subissons une immigration non souhaitée. Les mécanismes postcoloniaux maintiennent les 4/5 de l’Afrique dans un état de sous-développement lamentable . Le but de ces mécanismes étant toujours de pouvoir profiter des ressources naturelles, or, diamant, coltan, etc ... à notre avantage. Et là encore , immigration non désirée. Le comble dans ce domaine étant le « concept » immigration choisie qui consiste à accepter les gens très formés dont nous pourrions tirer profit et en refusant les autres. Cette pratique renforçant la stagnation du des pays d’origine alors que le progrès social et économique de ceux-ci mettrait un terme à cette immigration qui nous dérange.
Enfin un point positif à cette crise. Du moins on pourrait le penser. On pourrait en effet penser que plus personne ne croit que ce que nous nommons démocratie représentative n’est qu’un leurre. En France, les Gilets-Jaunes l’on dit haut et fort. En Suisse, le peuple dit souverain, le répète à chaque élection fédérale avec une participation de 45 %. Ce qui signifie clairement : nous, la majorité silencieuse, nous ne vous croyons pas. On ne peut rien y changer. Et il est vrai que si l’on regarde bien les variations de la composition du parlement d’une élection sur l’autre, la variation est de l’ordre de 0.5 %. Notons au passage qu’en France on passe brutalement de la « droite » à la « gauche » pour une même politique et parjure chronique de toute promesse électorale. Donc le citoyen fait son acte politique 1 minute tous les 4 ou 5 ans et, pour le reste, est inexistant.
Mais la raison pour laquelle la perte de confiance devrait s’effondrer d’avantage, est due au fait du manque de prévoyance en matière de santé publique tant les pouvoirs sont obnubilés par la volonté de privatiser tout ce qui peut l’être en matière de santé. Malheureusement pour eux, l’apparition brutal d’un virus inconnu induit une situation d’urgence à laquelle la médecine privée ne peut et ne veux pas répondre positivement car ce n’est pas rentable. Le hic, pour les partisans de ces privatisations est que les virus ne connaissent pas bien les bienséances de classes sociales !
Comment en sommes-nous arrivés là ? Simon Kuznets crée une comptabilité nationale aux États-Unis, et invente le produit intérieur brut, en 1934. En Europe, le PIB et l’idée de croissance de celui-ci s’impose à la sortie de la seconde guerre mondiale. Certes à cette époque, une croissance de l’activité économique, notamment de reconstruction, était nécessaire. Et celle-ci eu lieu, bien aidée par le plan Marshall, mécanisme de production de dollars États-uniens moitié gratuité en prêt avec intérêt. A partir de ce jour, la croissance, c’est-à-dire l’augmentation positive du PIB perpétuel, est devenue un dogme politico-économique incontournable. Si le PIB est une somme d’un peu tout et n’importe quoi il n’en reste pas moins vrai qu’il recouvre une grande quantité de bien matériel.
Pour les physiocrates, la terre était considérée comme le principal facteur créateur de valeur et l'unique source de la croissance économique. Adam Smith retenait [..] trois facteurs de production : le capital , le travail , et la terre. Aujourd’hui, les économistes néoclassiques ne retiennent que les deux facteurs de production capital et travail.
Revenons à la théorie stupide des économistes néoclassiques qui se sont mis à nous faire féticher une croyance en une croissance perpétuelle (positive), nommée PIB, et ce dans un espace terre fini.
Ce n’est pu être pas un mal et mériterait d’être considéré plus loin. Cependant, il répond bien aux besoins essentiels : se nourrir, se vêtir, se loger, se (être) soigner.
Voyons maintenant un modèle un peu plus complet tenant compte des ressources et de la pollution. On remarque que les ressources tant renouvelables que fossiles sont en décroissance. Et même en décroissance forte et accélérée. Chose que nos modèles comptables sont incapables de prendre en compte. Les économistes ne se pressent pas au portillon pour trouver une réponse à cette question. Et, y-a-t’il une solution ?
La question se pose en effet. Une monnaie n’est faite que pour évaluer un travail humain. Étant entendu qu’il n’est pas imaginable qu’une quelconque quantité de travail humain ne puisse reconstituer le stock de pétrole, la seule réponse possible à question : quel est le prix d’un litre de pétrole, la réponse, selon Albert Jacquard, devrait être l’infini. Il y a incommensurabilité. Tout comme il est absurde de vouloir mesurer le rendement des investissements de santé en monnaie. Si l’on investit en santé publique le résultat se mesure en espérance de vie, mesure qui est incommensurable avec une monnaie.
Autre aspect totalement inacceptable de cette comptabilité du seul chiffre d’affaire qu’est le PIB c’est qu’ils nous ont fait croire que toute « production » est une richesse (ex : le gaz sarin, le glyphosate, …) . Et pourtant, le « business » dépense énormément dans le marketing et la publicité. Étrange n’est-’il pas ? Si toute production était évidemment richesse pour quoi faut-il de tel matraquage publicitaire pour nous en convaincre ? Faites l’expérience suivante : sur une belle feuille de papier vous listez tous les objets en votre possession, puis vous appelez un camion de déménagement et vous y placez tous les objets non présents sur la liste. Le camion risque fort de déborder ! Hé oui, nous nous encombrons d’une foule d’objets qui nous sont parfaitement inutiles (OPI). Qui font qu’il nous faille un deux pièces pour vivre seul.
Remettre l’économie en phase avec les réalités de la physique est une nécessité impérative et urgente. Le passage par un changement de paradigme sociétal en est un passage obligé.
Face à tel bilan, un virage radical serait évidemment raisonnable et indispensable. Cependant, cela nécessiterait d’une part une prise de conscience de l’ampleur catastrophique de l’état des lieux et de la nécessité de vouloir participer au moins à la remise en train du système tel qui fonctionnait avant la pandémie. Autrement dit ,à vouloir un changement. A vouloir un changement qui ne soit pas celui annoncé par les dominants. Bref à vouloir. Einstein disait : « Le monde est dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. »
L’humanité est donc en grand danger tant il me semble que la grande majorité des gens est prête à ne rien faire et retourner à leurs habitudes.
Quels sont les urgences ?. Urgences paradoxales puisqu’elles concernent des problèmes de long terme. Quand on dit long terme, il faut s’entendre. Ce n’est pas du long terme géologique. Ce sont des échéances à 10-30 ans. C’est sur l’échelle de l’humain, une génération voire moins. Mais pour la finance mondiale des prévisions à de tels termes sont totalement inimaginables. Investir pour la génération suivante ! C’est impensable. L’actionnaire pense, au plus à trois mois. Et son outil favori est la bourse. J’achète, je vends deux fois dans la même journée s’il le faut. A la question posée il y a quelque année par Emmanuel Lévy et Frédéric Lordon : faut-il « fermer la Bourse », la réponse est clairement OUI, car elle est nuisible à court mais surtout à long terme.
Pour avoir une action à l’échelle du terme d’une génération, celle-ci ne peut qu’être réfléchie puis planifiée. Mais réfléchie par qui ? Évidemment pas par les pouvoirs politiques professionnels en place puisque ceux-ci sont aux ordres de la finance qui elle pense à 3 mois. Par le RIC voulu par les gilets-jaunes. Mais il n’existe pas, du moins officiellement. Des expériences à l’échelle de petites communes existent et sont prometteuses. En Suisse, il existe l’initiative fédérale. Trois quatre ans au minimum pour obtenir une votation sur une réforme (partielle ou totale, mais là, les choses ne sont pas limpides) constitutionnelle ! En Suisse, y a jamais le feu au lac. Et puis, il y a la rue ! Celle-ci peut être efficace pour dire non, mais pour exiger un plan complexe et complet, on voit mal comment cela pourrait se faire.
Or pourtant, il faudrait au minimum :
.Atteindre, voire dépasser les accords COP pour le climat.
.Arrêter le massacre de la biodiversité
.Aller à grand pas vers le végétarisme
.Virer la voiture individuelle
.Réduire la surface habitable à quelque chose comme une pièce par personne.
.Définir ce que doit être l’économie, son contenu.
.Faire des plans directeurs qui indiquent clairement l’objectif.
.Financer tout cela sans l’accord de « possédants »
Un virage d’envergure passe donc nécessairement par une prise d’un saut quantique en matière de démocratie. Laisser faire les pouvoirs en place ,ne peut conduire à autre chose qu’à continuer sur foncer dans le même mur. Dans le même temps, il n’est pas possible de partir de zéro. Il faut donc museler « ceux qui font le mal ». Un peuple souverain a deux propriétés essentielles : il fixe ses règles et possède sa monnaie.
Nos prétendues démocraties représentatives font appel à un concept de séparation des pouvoirs : le législatif, l’exécutif et le juridique. Et d’ajouter que la séparation des trois est la garantie du fonctionnement démocratique. En Suisse le peuple est nommé « le souverain » c’est très beau, c’est royal, mais où est son pouvoir ? Le référendum lui permet de repousser une loi pour quelque temps, car chassez le naturel par la porte et il revient par la fenêtre. Bref, le roi est tout nu. Donc pour que le roi en soit un, il lui faut un trône, un siège au-dessus de tous les autres. Soit une structure hiérarchique : le roi sur le trône et dessous les trois autres pouvoirs. Qu’est-ce que ce trône ? Ce pourrait être quelque chose comme le siège permanent du RIC. La « boulée » et « ecclesia ».
L'ecclesia ou assemblée générale de tous les citoyens dits adultes. Cette assemblée a tous les pouvoirs et, notamment de révoquer toute personne appartenant à l’un des trois pouvoirs. C’est l’épée de Damoclès. La référence à l’antique Athènes est manifeste. C’est le seul modèle de gouvernance qui ait compris que la totalité des citoyens ne peut être corrompue, c’est hors de prix. Et, qu’il en est de même pour le tirage au sort vu que la source est de même taille et que, de plus le tirage au sort est réellement représentatif à 1/n près. La « boulée » n’est pas non plus corruptible dans la mesure ou le mandat de chacun de ces membres à une durée limitée.
Au-delà de la structure, il y a la dynamique. Il faut des moyens de communication, de discussion dédicacée et garantis diversifier et éthique ! Ce n’est pas la moindre affaire. Jacques Testart nous propose les comités de citoyens CdC. En gros, ces comités composés de citoyens volontaires mais tirés au sort reçoivent tous les moyens nécessaires pour s’informer et produire un avis éclairé indépendant de tout conflit d’intérêt.
Une question délicate est celle qui consiste à se prémunir contre l’inondation de proposition provenant d’organisation de type « think-tanks ». Une sorte de preuve de bonne foi et de non intéressement. A creuser.
La souveraineté monétaire est la partie la plus simple à mettre en œuvre. En effet, la solution à déjà été proposée au peuple Suisse sous forme d’une initiative nommée Monnaie-Pleine. Une version plus pure encore pourrait suivre sous forme de crypto-monnaie CCHF. Nous y revenons ci-après.
Il me semble, voir je suis certain que la condition nécessaire est un changement de paradigme monétaire. Passer d’un bien privé (d’origine inconnue) à un bien collectif, garanti par le collectif et au profit du collectif. Juste un lubrifiant qui permet à l’économie réelle, mais aussi strictement utile, de fonctionner. Pas d’intérêt. Juste un outil de compensation entre travailleurs.
Cette précondition est nécessaire, car aucune transition vers un avenir raisonné, souhaité démocratiquement est impossible si le système financier fait la loi.
Le peuple est-il compétent ? La « démocratie représentative » postule qu’il l’est pour choisir ses représentants. Il est donc compétant. A contrario, s’il ne l’est pas les représentants qu’il élit ont toutes les chances de ne pas l’être non plus. Les chiens ne font pas des chats. Les incompétents ne choisissent pas des compétents !
Nous avons participé à la campagne pour la Monnaie-Pleine (MP). La défaite, attendue, ne fût cependant pas infamante. 1/4 des électeurs ont approuvé beaucoup se sont abstenus, c’est l’usage en démocratie suisse. Suite à cela nous pensons que notre message a été partiellement compris. A savoir cela ne peut pas perdurer en l’état. La finance doit servir la société et pas l’inverse !
L’on peut voir des liens entre MP et MT. En premier les deux propositions concernent la finance et la collectivité. Mais les relations entre chacune des propositions et la collectivité sont très différentes. Avec MP il y a réappropriation de la monnaie au profit de la collectivité. C’est un acte de souveraineté du peuple vis-à-vis de la sphère financière. MT propose elle la suppression de tout besoin de déclaration fiscale tout en assurant le financement des collectivités publiques. Il s’agit donc d’un outil technique. La suppression de la déclaration d’impôt à du pour et du contre. D’un part, faire sa déclaration d’impôt est un acte civique. Certes, au bas de l’échelle des revenus celle-ci est formelle du point de vue des revenus car corroborée par un certificat patronal. Inversement, les hauts revenus ont généralement de très larges possibilités de manœuvre leur permettant de déclarer à peu près ce qu’ils veulent. D’où des fuites fiscales difficiles à juguler. MT corrige donc cela au sens ou la somme des transactions financières excède celle des salaires versés et dépensés de plusieurs ordres de grandeur. Ces transactions ont pour objet une très grande part de spéculation et en particulier les manœuvres boursières à hautes vitesses. Placer la barre du taux de MT suffisamment haut pourrait briser bien des spéculations, le placer suffisamment bas mais pas trop pour suffire à couvrir toutes les formes d’impôts et réduire quelque peu la spéculation. Mais cela nous mettrait-il à l’abri de crise systémique. Les spéculations lentes à grande échelle et reposant sur du sable, type « subprimes 2008 », et qui tourne, tout naturellement, à la débâcle, ne peuvent pas être contrée par ce genre de mécanisme.
MP contrecarrait la spéculation de façon très différente. Elle mettait les spéculateurs devant leur risque car la possibilité de laisser partir en faillite une banque quelle que soit sa taille sans entraîner l’effondrement des dépôts mis à l’abri par construction du système MP. De plus MP pouvait couvrir partiellement les impôts par la rétrocession du bénéfice de la création monétaire à la collectivité qui elle garantissait les dépôts. MP appelait et permettait des transformations politique dans le sens de plus démocratie du fait de la suppression de l’épée de Damoclès constamment agitée. De plus MP aurait pu permettre la transition énergétique par de la création monétaire utilisée à cet effet. Plus besoin d’investisseur dans ce domaine auquel ils ne croient pas ou qui, tout simplement, vont à l’encontre de leurs intérêts.
MT est un prélèvement automatique. La TVA aussi. Cette TVA est très critiquée car asociale. Et cette critique est parfaitement justifiée au vu de ces règles de fonctionnement. Règles presque incompréhensibles si l’on imagine être en démocratie. Par exemple, il n’y a pas de TVA sur les assurances pour les bijoux ou autres objets de valeur. Non plus pas sur les changes de devises et vente de titres. Mais les légumes sont soumis au taux ordinaire. Au début de la TVA, certain pays avait une taxe de luxe à 33 % et la bagnole y était considérée comme luxe. André Gorz avait déjà vu un usage plus honnête de la TVA dans le contexte de la crise écologique. Je la reformule comme suit :
TVA (usage, nuisance). Taux de TVA varie donc en fonction inverse de la valeur d’usage et en fonction directe de la nuisance. A titre d’exemple le taux de TVA serait nul pour les légumes autochtones bio. Il serait énorme pour une montre de luxe car elle est inutile de nos jours, peu fiable et polluante par les produits incorporés. Fondamentalement, une telle TVA est sociale et écologique car elle minimise le prix produit de première nécessité et renchéri les produits inutiles et polluants.
La mesure de la pollution engendrée par une production est une question technique qui peut être réalisée par des organismes experts compétents et organisés de façon à être sans lien d’intérêt avec les producteurs. Pas facile mais possible. Inversement, la question de l’utilité est très subjective. Certes la notion d’utile n’est pas universelle, les Espagnoles considèrent l’olive comme indispensable alors que les Suisses ne peuvent pas vivre sans gruyère. Le marketing et les publicitaires savent cela mieux que quiconque vu que c’est leur métier de faire apparaître un besoin là où il n’y en avait pas. La question ne peut donc se résoudre que par une réponse subjective collective. Soit par la création d’une ou plusieurs Conventions de Citoyens (CdC) . En bref, un CdC est un ensemble temporaire de citoyens résultat d’un tirage au sort filtré par des critères pour réduire au maximum toute collusion d’intérêt. On peut aussi admettre qu’un produit nouveau entre sur le marché sans passer par ces procédures. Dans ce cas il entre avec un taux avec un facteur d’utilité par défaut très faible et une qualité écologique désastreuse. D’où un taux global dissuasif. Quitte au producteur de faire appel pour passer à leurs frais les procédures d’évaluation. Ainsi on reste libéral selon la coutume Suisse mais le peuple reste (devient) souverain. Il serait cependant souhaitable de trouver un autre acronyme pour ce prélèvement sur les transactions commerciales. En effet, la TVA actuelle est très mal connotée et de plus cet acronyme est trompeur car il prétend représenter une « valeur » qui n’a que peu à voir avec la valeur d’usage et avec le travail incorporé. Quelque chose comme la CES pour contribution sociale et écologique serait peut être plus appropriée. Ou CC pour contribution citoyenne. Ou …
Résumons, MP s’attaque aux crises systémiques d’origine financière, à la spéculation, à la domination de la sphère financière et propose une réponse à caractère démocratique. MT s’attaque à la spéculation et à la fraude fiscale et donne une réponse mécanique à ces problèmes.
La Crypto-monnaie, nommée ci-dessus crypto-MP si elle est mise en œuvre de façon obligatoire, comme l’aurait été MP, hérite des mêmes propriétés que MP en plus agressif vis-à-vis des banques. En effet, la crypto-MP pour tous les comptes de dépôt suisses retire aux banques le profit de gérer le trafic des transactions. La version libérale permet aux citoyens d’opter librement pour cette monnaie. Cependant, vu qu’ il n’y aurait plus aucune garantie sur les comptes de banques privées alors que la crypto-MP serait-elle totalement garantie par construction et que de plus les transactions y seraient gratuites, normalement tout individu un peu sensé devrait opter pour cette solution.
Les trois choses, à savoir crypto-MP, CES, MT sont-’elles compatibles ? Techniquement, il n’y a aucun doute. Mais la question se pose d’un point de vue juridique et psychologique. Au premier, jusqu’à maintenant cela ressemble furieusement à 3 lois et donc cela pourrait tomber sous le coup de l’unicité de matière, ce que le CF piétine à souhait (RFFA), mais que des initiants lambda sont censés respecter. Du point de vue psychologique la complexité parait très conséquente. Il faudrait nécessairement trouver la formulation magique qui lie le tout et … soit facile à comprendre. L’éternelle quadrature du cercle !
Je n’ai pas parlé ici de l’usage des CdC dans ces trois termes de changement de paradigme financier. Au passage, j’utilise l’expression « changement de paradigme » car il s’agit bien de cela. Aujourd’hui, l’argent est rare et privé au sens où il appartient toujours directement ou indirectement à des personnes qui sont supposés l’avoir mérité. De ce fait ces personnes mérite rémunération et considération lorsqu’elle prête « leur » argent. Tout le système financier est basé sur ce dogme.
Le changement de paradigme consiste à voir l’argent comme un bien collectif au service de la vie en commun.
Nous postulons les axiomes suivants :
.l’argent permet de rémunérer tout qui participe en fonction de ces moyens à la production de bien utiles pour l’ensemble des individus.
.Il permet aussi d’assurer en tout temps l’existante de ceux qui ne sont pas en situation de participer à l’activité productrice car trop jeune, trop vieux, handicapé.
.Il est un bien collectif garanti par la collectivité.
.Il permet de financier les outils et infrastructure dont la collectivité à besoin
Le concept de prêt ou de crédit n’est pas présent de cette espace. Il peut exister mais à l’extérieur.
La combinaison de ce système de prélèvement fonction de la nuisance écologique et social dont le dernier recourt (échelon) est la MT .
Si l’on passe en même temps à la crypto-MP on n’a plus besoin des banques pour les transactions. Sinon il faut, comme pour la TVA avoir recours au concours des entreprises et des banques par voie réglementaire. Une solution automatique à évidemment l’avantage, même si elle n’est pas absolument sans failles, de n’être pas ni distraite ni corruptible.
Petite question à l’adresse du Conseil-Fédéral Suisse : avoir 3,1 milliards d’excédent budgétaire et être en panne de masques en cas d’épidémie, est-ce scandaleux ou criminel ?
Il y a le feu au lac, même si cela ne se voit pas. Une prise de conscience de chacun est indispensable sans quoi les catastrophes vont se succéder à une cadence et une amplitude de plus en plus soutenue Si nous sommes grands-parents, c’est pour nos enfant et petits enfants que nous devons agir. La plupart d’autre nous ont sûrement toujours pensé qu’ils transmettraient un monde meilleur à leurs successeurs mais sans jamais réfléchir sur la probabilité de ce postulat. Si vous êtes parents, vous savez maintenant que ce postulat ne tient pas si on ne se met pas tous ensemble pour prendre un virage radical. Si vous êtes jeunes , vous êtes sans doute déjà conscients, il vous reste à devenir acteurs plus que spectateurs râleurs.
Certes, à toute construction humaine il existe une infinité de solutions. Il en est de même pour celle-ci. Cependant, je pense, qu’un modèle qui ne s’attaquerait pas aux règles du jeu delà souveraineté démocratique et monétaire se terminera en grand coup d’épée dans l’eau !
Dans tous les cas, la première offensive pour tous est la prise de parole. Le refus ouvert et manifesté de la propagande officielle qui incite à admettre les choses telles quelles sont au profit de vieux profiteurs qui se foutent complètement des générations à venir ou qui croient naïvement qu’ils pourront mettre à l’abri leurs progénitures. Secouez vos amis, voisins , personnes de rencontres. La lucidité se tient dans mon … disait Léo Ferré. Ne vous méprenez pas, c’était peut-être dit de façon vulgaire, mais il en faut pour prendre part au combat à contre courant de la pensée dominante sans cesse rabâchée par tous les médias commerciaux.
Cher lecteurs, j’attends avec une certaine impatience vos retours.
Cordialement
Jacques Silberstein
Je remercie tout particulièrement M. Jean-Marc Jancovici qui m’a autorisé à puiser dans ses illustrations et d’avantage.
1Extrait d’archive du CERN : définition en termes de motivation :
.Science fondamentale - motivée par la curiosité
.Science appliquée - visant à répondre à des besoins précis.
2Pour rappel : la démonstration par l’absurde consiste montrer de façon flagrante que cette proposition n’est pas vérifiée au moins dans un cas.
3Le temps : https://www.letemps.ch/suisse/excedent-31-milliards-confederation-2019
iJean_Marc Janconvici dirige une société dédiée à la « Décarbonatation de nos société ». Les schémas de la parité économique viennent d’un document nommé : L’économie peut-elle décroître ? Accessible à l’adresse : https://jancovici.com/transition-energetique/choix-de-societe/leconomie-peut-elle-decroitre/
iiCitation d’Albert Einstein
iii idem
ividem
videm
vihttp://silberstein.no-ip.info/crypto_monnaie_pleine.html