Tarif anti-gaspi

préambule

Aujourd'hui, les tarifs de l'électricité sont conçu pour inciter à la consommation. En effet, tous nos tarifs comprennent un coût fixe, pour le raccordement et le compteur ainsi qu’une part proportionnelle à la consommation. Dans certains cas on trouve même un rabais de quantité sur la consommation comme il est d'usage dans le commerce car les gros clients sont une aubaine pour le producteur, car cela entraîne pour le fournisseur une réduction de coût de production.

Or la Suisse signe régulièrement, notamment depuis Kioto, des accords sur la réduction de la production de C02 ce qui signifie une réduction de la consommation d'énergie. Neuchâtel se veut championne de l'agenda 21 ce qui va dans le même sens. Et pendant ce temps là, rien ne se passe. On enregistre les échecs en les minimisants.

Il est temps de passer à l'acte. Pour inciter nos concitoyens à la sobriété et à l'efficacité énergétique l'approche par le prix est une méthode qui a souvent fait ses preuves. L'idée que nous proposons ici à tous les citoyens concernés par l'approvisionnement de Viteos est d'appliquer un tarif qui incite à la sobriété.

Raisonnons à partir du concept de la société à 2000 Watt. Dans cette approche, l'énergie directement consommée ne devrait pas représente plus de 20 % du total, soit 400 w. Grosso-modo l'électricité représente le ¼ de notre consommation d'énergie. Donc 100 Watt par personne et par jour.

Si l'on considère ces minimums comme devant être gratuits et toute consommation supérieure devant faire l'objet d'une taxation progressive cela incitera le consommateur à réduire sa consommation. Si de plus, on postule que le revenu Vitéos doit rester constant au départ. Il nous faut alors chercher une formule qui satisfaira ces deux conditions.

Pour faire simple, on peut imaginer un prix unitaire proportionnel à la consommation au delà de la part gratuite. Dans le même temps, évidement on supprime la taxe de compteur, puisque celle-ci conduit à faire payer le premier Kilo-watt à un prix exorbitant.

Attention, il ne faut pas confondre cette partie gratuite comme un seuil au sens usuel dans le domaine des aides sociales ou des exonérations. En effet, le présent seuil n'exclut personne. Ni les gens sobres, ni les gloutons. Tout le monde à droit à la part gratuite. Mais, bien sûr, les gents sobres sont récompensés.

En immeuble (pas de chauffe-eau électrique) - kWh par an

Proposition

Préembule

La facture d’électricité dépend evidemment de la conposition de la famile, du nombre de ses membres et des solutions adoptées pour certaines applications. Citons quelques exemples : l’eau chaude sanitaire, le foyer de cuisson, le lave linge, sèche linge, le chauffage. Certaines de ces applications peuvent être assurées en utilisant d’autres sources d’énergie. Certaines de ses applications sont plus ou moins utiles voir à proscrire tel que le sèche linge. La liberté de choix dans ces domaines dépend souvent du fait d’être propriétaire ou locataire. Il faudrait aussi considérer l’historique des choses. Dans ce qui suit, seul la taille de la famille et la contrainte sur la production d'eau chaude sanitaire (CES) sont prises en considération.

Notons également que le chauffage par pompe à chaleur n’est pas non plus pris en considération. Or l’usage de pompe à challeur peut être une solution intéressante dans la cadre de la réduction de la pollution Co2. Deux conditions à cela : un gain d’énergie ( cop ) toujours bien suppérieur à 1 et un accroissement considérable de la production d’électricité. Or, nous n’en prenons pas le chemin pour plusieurs raisons. On parle aujourd’hui de pénurie d’électricité, le nucléaire est à l’index, le renouvelable est insignifiant et pour cause, il n’est pas stockable et donc non pilotable. De sourcroit il n’y a pas de politique de recherche pour résoudre ces problèmes et aucune planification.

Nous supposerons ici, que, si l’on résout la quadrature du cercle qui permetrait d’installer des pompes à chaleur a grande échelle, l’électricité de celle-ci soit régie par un compteur séparé et une tarification appropriée qui ne fait pas partie du présent débat. En effet, les variations de consommation pour ces pompes dépendent un peu du gaspillage ( thermostat trop haut) mais aussi, beaucoup, de la méteo.

Le modèle proposé ici est un modèle de principe, ont peut y ajouter des paramètres tout en respectant le principe de lutte contre le gaspillage, autrement dit du pollueur payeur.

Première approche, avec un minimum gratuit

Nous proposons la gratuité pour la consommation individuelle garantie, puis un tarif progressant linéairement en fonction de la consommation excédentaire. Autrement dit, un tarif où le prix unitaire est nul, puis est proportionnel à la consommation. Comme la Suisse est un pays de locataire à plus de 60 %, le résident moyen n'a pas le choix du type de production d'eau chaude. Or la production d'eau chaude est un facteur majeur de la consommation d'électricité. Nous considérerons deux minimums : soit « sans » et « avec » production d'eau chaude : ECS. (Il ne faudrait cependant pas que cela entraîne une forme de caution pour que les propriétaires installent des boilers électriques)

Dans cette société à 200Watt où l’individu consomme

Un minimum mensuel par personne 'Emp' de 37,11 kWh et avec eau chaude sanitaire (20 litres jour à 60°) 72 kWh

Le prix unitaire est alors défini comme suit :

Si C < Emp => Pu = 0

Si C >= Emp => Pu = a * C

Dans l’exemple numérique qui suit : a = 0,004 et

PU = 0,004 CHF * C au dessus de Emp

Il y a un décalage entre le Prix unitaire PU et celui du prix unitaire avec production d'eau chaude PU+e car la part gratuite est plus importante. La courbe du tarif actuel Vitéos inclu le fait qu'il contient un partie fixe indépendante de la consommation.

Ce tarif conduit aux prix mensuels repris ci-dessous pour trois consommateurs typiques : l'individu vivant seul avec ou sans production d'eau chaude sanitaire, le foyer moyen Suisse composé de 2,25 personnes par logement et enfin une famille de quatre personnes.

Sachant que le ménage moyen suisse consomme environ 330 kWh par mois, sa facture selon cette formule serait de CHF 250.- au lieu de CHF 85.- Ceci représente une majoration importante. On peut aisément ralentir ce processus jouant sur les deux paramètres du système que sont la pente du prix unitaire et la part gratuite. Ci-dessous un exemple dans lequel la pente est réduite de 0,004 à 0,002.

Avec ce changement de paramètre, le gaspilleur moyen ne paye plus que CHF 125 soit un surcoût de CHF 40. Cela suffira-t-il pour l'éduquer ? Dans le même temps, cette valeur de paramètre donne un avantage à la famille de 4 personnes raisonnable qui ne consomment que 400 kWh et ne paye que CHF 73. Et, si elle tend vers la société à 2000 Watt, elle peut s'en tirer à moins de CH 20.-

On peut ajuster le curseur, c'est facile, c'est un acte politique !

Pour les alergiques à la gratuité

On peut aussi concevoir un tarif anti-gaspi sans part gratuite. Le point de départ de la partie payante de la formule précédente devient le point pivot (PP). Le prix du kWk au point pivot doit être le même par personne.

Soit à nouveau un minimum mensuel par personne 'Emp' de 37,11 kWh et avec eau chaude sanitaire (20 litres jour à 60°) 72 kWh

Le prix unitaire est alors définit comme suit :

Pu = = Pu0/Emp + d ; avec Emp : Energie electrique mensuel le par personne 

Pu0 : Prix de base unique kWh 

d : une constante arbitraire

Dans exemple numérique qui suit nous avons calculer plusieurs variantes du prix pivot (Pu0)

Ci desssous vous trouvez les résultats graphiques de 3 variantes pour un foyer d’une personne sans ECS.

La courbe en vert (dommage pour la couleur), représente le tarif actuel Vitéos. On peut aisément constater qu’il est le contraire d’un tarif anti-gaspi puisque les tout premiers kWh sont les plus chers et qu’il faut dépasser 75 kWh pour croiser ‘pup1’ la variante « low-cost ». Le prix Vitéos est franchement meilleur marché au-delà de 100 kWh.

Action

Nous proposons la démarche politique suivante. Les CC des villes se coordonnent pour réaliser ce projet de tarification. Il n'est en effet pas possible de concevoir que Vitéos sont amené à pratiquer des tarifs différents en fonction de la commune. Avec l'aide des communes, et en particulier le contrôle des habitants qui connaît la constitution de chaque foyer, Vitéos calcule les coefficients pour obtenir les mêmes rentrées financières majorées de 20 %. Ce surplus de profit sera placé dans un fond destiné à des projets d’optimisation énergétique.

Au fur et à mesure de l’amélioration du comportement des consommateurs, les paramètres du tarif seront revus jusqu'au moment où on pourra estimer être arrivé à une consommation conforme au principe de la société à 2000 Watt.

Ref :

http://www.energie-environnement.ch/economiser-l-electricite/situer-sa-consommation-d-electricite

Un site des services cantonaux de l'énergie et de l'environnement